Art Marseille expose à partir de samedi, à la Vieille Charité, une centaine d’oeuvres d’artistes européens du XIXe siècle fascinés par l’Orient, vu comme une terre sensuelle et lumineuse, où le temps aurait lâché prise.
“L’orientalisme en Europe, de Delacroix à Matisse”, est le fruit d’une collaboration entre la réunion des musées nationaux-Grand Palais, les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles, ainsi que la Kunsthalle der Hypo-Kulturstiftung de Munich.
Dès la première salle, un tableau, “Halte de l’armée française à Syène” de Tardieu (1812), résume tous les clichés de la représentation de l’Orient qui vont perdurer pendant un siècle: le désert, les palmiers, les femmes voilées et la lumière.
La fascination des artistes européens pour l’Orient débute dès le retour de la campagne d’Égypte (1798-1801) de Napoléon Bonaparte, et se clôture avec le séjour de Matisse en Afrique du Nord en 1906, explique le commissaire de l’exposition, Luc Georget.
“Napoléon a l’idée de génie d’amener avec lui savants et artistes qui, à leur retour en France, font publier recueils d’images et récits de voyage qui connaissent un succès phénoménal”, souligne M. Georget, en citant notamment un “Voyage en Égypte” de Vivant Denon, premier directeur du Louvre.